Billet 11.18 – Le prix de nos libertés

Les circonstances m’ont encouragé il y a quelques jours de lire un ouvrage récemment sorti de presse. Il relate dans un style romancé l’histoire de l’actuelle Suisse romande de la fin du 3e siècle après Jésus-Christ jusqu’à l’an 320.

Placé sous l’angle de l’arrivée du christianisme dans une période de l’histoire extrêmement dramatique, ce récit très bien ficelé m’a profondément bouleversé.

Nous jouissons ici depuis de nombreuses années de libertés extraordinaires: liberté d’opinion politique, de liberté de déplacement, de croyance pour n’en citer que quelques unes. Ce que nous ignorons trop souvent, c’est le prix qu’ont payé nos ancêtres pour nous permettre de vivre sans craindre chaque jour de nous faire attaquer et persécuter en raison de nos convictions.

Les dernières années de l’empire romain placèrent de nombreux nouveaux chrétiens devant des choix de vie et de mort. Adorer un seul Dieu, celui qu’est venu nous faire connaître Jésus-Christ, était alors considéré comme un crime méritant la mort. Etre en possession d’extraits des Evangiles ou des lettres recopiées de l’apôtre Paul provoquait l’emprisonnement, la torture et bien souvent une mort brutale. Ne cédant pas d’un pouce devant un pouvoir politique et militaire cruel, les chrétiens payèrent par leur fermeté le prix de nos libertés. Ils finirent par imposer par la qualité de leur vie le respect de leurs choix fondamentaux. Des siècles de luttes furent nécessaires pour en arriver à la situation actuelle en Suisse.

Depuis quelques jours, je n’ouvre plus ma Bible de la même manière. Je suis plus que jamais conscient d’avoir sous mes yeux un livre vraiment pas comme les autres. Il n’a pas traversé les siècles sans être constamment dans le collimateur des ennemis de Jésus-Christ.

Aujourd’hui encore, la possession de cet ouvrage qui défie les siècles est interdite dans de trop nombreux pays.

Sommes-nous assez conscient de sa valeur ? Jésus-Christ déclara:

Toute personne qui se déclarera publiquement pour moi, je me déclarerai moi aussi pour elle devant mon Père céleste; mais celui qui me reniera devant les hommes, je le renierai moi aussi devant mon Père céleste. (Evangile de Matthieu, ch. 10, versets 32-33)

Fraternellement

Charles-André Geiser