Billet 11.17 – A qui faut-il ressembler ?

En passant devant la vitrine d’une boutique de vêtements féminins, mon attention a été attirée par des mannequins déposés en pièces détachées sur le sol. Une décoratrice s’activait à les configurer avant de les revêtir de vêtements dans les tendances actuelles.

Eparpillés autour d’elle, ici une tête, là un bras tendus, un autre plié, un tronc, des jambes droites ou pliées aux genoux : il suffisait de choisir avant de les fixer l’un à l’autre selon certains critères. Fallait-il présenter ces vêtements sur un mannequin assis les jambes croisées ou debout? Quelle perruque placer sur son crâne chauve pour harmoniser la couleur des cheveux et la coupe aux vêtements mis en vente ?

Trois heures plus tard, en repassant là, je constatai que la décoratrice avait achevé son travail. Un(e) des mannequins était assise très décontractée et m’offrait son sourire. L’autre était debout, semblant me dire que j’aurais tord de ne pas offrir ces ravissants vêtements et ces chaussures à la mode du moment à mon épouse.

Poursuivant mon chemin en direction de mon bureau, un certain trouble s’installa en moi. Ne sommes-nous pas parfois tentés de configurer nos proches en fonction de nos objectifs, de nos besoins, de nos critères de beauté ? La décoratrice n’avait fait que son travail et plutôt bien.

Ne rendons-nous pas parfois certaines personnes malheureuses en les pressant de devenir semblables à tel modèle vu dans une vitrine?

Ne devrions-nous pas faire au contraire l’effort d’accepter nos amis, nos collègues, notre conjoint tels qu’ils sont ?

Dans le cadre de mon ministère pastoral, je dois encourager mes paroissiens et quiconque cherche le dialogue à viser un objectif audacieux : Ressembler à Jésus-Christ ! C’est la Bible qui le dit. Et quand je cherche à imaginer les résultats, je n’ai aucun souci. Vouloir ressembler à Jésus-Christ, c’est s’engager à pardonner, à ne jamais imposer son point de vue, à discerner dans notre vis-à-vis une personne très précieuse quelle que soit son apparence.

Bonne semaine!

Charles-André Geiser