Un homme qui ne manquait certainement pas de sagesse déclara :
« Il y a 6 jours pour travailler… » Evangile selon Luc chapitre 13 et verset 14.
C’est chaque année, à peu près, la même histoire après les congés d’été (tant que nous ne sommes pas en retraite). Les congés cèdent la place à ce qui occupe bien souvent un bon pourcentage de nos journées : l’activité professionnelle.
Réflexion faite : Jusqu’à la fin de notre vie, nous nous activons d’une manière ou d’une autre. En effet, tout peut être travail, à partir du moment où ce que nous faisons ou pensons, nous occupe ou nous préoccupe. C’est vrai, tout n’est pas rémunérateur, je veux dire source d’un gain financier, mais tout peut être activité, même lorsque rien ne laisse paraître que nous sommes à l’œuvre. Les rêves même font du sommeil une période active ! Apparemment, nous ne faisons rien d’autre que de dormir, mais il ne faut pas s’arrêter aux apparences !
Ceci dit, dans le monde dit « du travail », bien des personnes se retrouvent sans emploi et ont le sentiment d’être mis de côté, rejetés, oubliés du système économique ; certains se sentent inutiles. Les qualités, les compétences, les acquis, le simple fait d’être là au milieu des autres… Tout cela semble parfois ne plus compter du tout. Quel sens reste-t-il de la vie ?
Nous valons plus que ce que nous faisons, plus qu’un contrat de travail et qu’un salaire « récompensant » notre activité, même si celui-ci nous est nécessaire face aux diverses charges.
Le chômage qui s’installe, parfois durablement, spectre menaçant de nos sociétés modernes, le sous-emploi, et dans une autre mesure la retraite à l`âge légal ou anticipée pour une raison ou une autre, nous place un jour devant une interrogation quant au sens de notre vie.
Pour qui et pourquoi est-ce que je vis ?
Question qui peut surgir lorsque tout semble s’écrouler autour de nous, lorsque la société qui produit semble continuer sans nous, lorsque nos projets, nos rêves, nos ambitions, nos efforts, débouchent sur une impasse…
C’est parfois alors que le véritable travail commence, celui qui prend en compte ce qui est trop souvent oublié lorsque tout semble bien aller… Construire sa vie à la lumière de l’Evangile, des paroles du Christ qui disait qu’il y a des biens durables, qui appartiennent même à l’éternité. Ecoutons ce qu’il disait alors qu’il se trouvait dans une maison, accueilli par deux femmes qui étaient aussi sœurs. L’une était affairée, absorbée par différents travaux domestiques et l’autre prenait le temps d’écouter ce que Jésus disait. Voici ce que Jésus dit lors de cette rencontre :
«Marthe, tu t’inquiètes et tu t’agites pour beaucoup trop de choses ; il y en a si peu qui soient vraiment nécessaires, une seule même suffit. Marie a choisi la meilleure part, celle que personne ne lui enlèvera » Evangile selon Luc chapitre 10 et versets 40 à 42.
Si tout va bien dans notre vie professionnelle, ne négligeons pas ce qui en nous a faim et soif de valeurs spirituelles. Oui, nous ne sommes pas qu’un corps, nous avons plus qu’un cerveau. Prenons du temps pour écouter celui dont nous fêtons chaque année la naissance à Noël, et dont nous rappelons la mort et la résurrection chaque année à Pâques. Prenons connaissance de ce qu’il a dit. Donnons-lui une place dans notre temps bien rempli.
Si notre carrière professionnelle a été brisée, si le chômage s’est invité dans notre vie, si l’insécurité fragilise notre quotidien, si la santé même s’est altérée, si ces difficultés semblent nous éloigner du reste de la société en pleine activité, asseyons-nous et mettons-nous à l’écoute du Seigneur Jésus-Christ pour recevoir de lui ce que personne ne peut nous enlever.
Il y a un jour, appelé « dimanche » mot traduit du latin et signifiant jour du Seigneur. Ce jour-là, particulièrement, faisons cette démarche de nous rendre dans un lieu de culte et respectueusement écoutons, prions, ouvrons l’espace de notre cœur à ce Dieu qui nous a créés et qui nous aime.
Je vous souhaite un beau mois de septembre.
François Quoniam, Pasteur de L’EEL