Dimanche 14 Juin

En voulant écrire la date du jour : dimanche 14 juin 2020, à deux ou trois reprises je me suis rendu compte que j’écrivais 14 mai… Comme si, quelque part, le temps s’était arrêté au mois passé ! Mais non, le temps ne s’arrête pas et c’est à nous de nous adapter au fil du temps qui n’est pas rompu. Il ne faut pas perdre le fil… et continuer à nous y tenir. Je veux dire que ce qui compte, plus que le passé ou l’avenir, c’est le présent : « Aujourd’hui » pouvons-nous lire dans la Bible « n’endurcissez pas votre cœur » Hébreux 3 : 8.

Je sais que le passé ne peut être balayé d’un revers de main, envoyé aux oubliettes. Je sais aussi que l’avenir demande que nous nous préparions, nous devons penser à demain parce que demain c’est ce que nous aurons laissé par notre vie ; c’est aussi ce que sera devenue notre vie. Mais ces deux considérations encadrent notre présent tellement fugitif, éphémère : « Aujourd’hui… » nous dit le Seigneur : « n’endurcissez pas votre cœur ».
Tellement fugitif, éphémère, qu’il ne faut pas le manquer et qu’il ne faut pas manquer de ce qui va en faire un instant rempli de sens.

Que comprenons-nous dans cet appel à ne pas nous endurcir ? Que pouvons-nous retenir ?
Personnellement, en cet instant, je pense à la nécessité de ne pas nous figer, de ne pas nous arrêter, de ne pas devenir insensible à ce qui se passe, à ce qui passe à notre portée, à notre porte. Et Dieu sait tout ce qui se passe et tout ce qui passe ! N’avons-nous pas quelque enseignement à retirer des événements et circonstances ? Les raisons ne manquent certainement pas pour nous endurcir, c’est-à-dire pour refuser d’aller plus loin que ce que nous pensons d’une situation comme d’une personne. Que de situations qui portent en elles comme un pourrissement parce qu’il n’y a plus un dynamisme salutaire ; que de relations bloquées, figées, arrêtées là où il n’y a plus eu compréhension, écoute, respect.


A ce sujet, je veux partager ce qu’écrivit le pasteur Paul Chapal : « Il faut bien l’avouer : il est difficile de communiquer avec autrui… Pour le rencontrer il faudrait être disponible, c’est-à-dire dépréoccupé de nous, pas de chiens méchants a-t-on dit, qui défendent l’entrée de notre cœur, pas de marches qui font hésiter. Pour trouver le contact, il faut se donner de la peine, sortir de chez soi et de ses habitudes, de ses manières de penser aussi, surtout ne pas juger… ».


Ce que nous venons de traverser, ce que nous traversons encore du fait de cette épidémie, nous semble inédit, ce mot a bien été employé. Mais chaque génération vit sa part d’événements difficiles. En fait, quelque soit la période de temps sur l’échelle de l’histoire, nous connaissons tous et toutes cette part de difficultés dont nous aimerions parfois l’économie, et qui alourdit notre pas au milieu des autres.


Dans tout ce que nous vivons, il faut veiller à ne pas s’endurcir. Non pas à se laisser détruire par défaut de réponse, ne pas nous laisser habités par la pensée que ce qui nous arrive est la faute des autres. Chacun rendra compte à Dieu pour lui-même. Souvenons-nous de ces mots de Paul : « Je suis vivant, dit le Seigneur, chacun pliera le genou devant moi et toute langue rendra gloire à Dieu. Ainsi donc, chacun de nous rendra compte à Dieu pour lui-même. Ne nous jugeons donc plus les uns les autres, mais veillez plutôt à ne pas placer d’obstacles ou de piège devant votre frère » Romains 14 : 12 et 13.


Dans chaque génération, il est possible de faire le même constat de la faiblesse humaine. Les grandes idées et les projets pharaoniques toujours mis à jour ne participent pas à mettre un terme aux multiples tragédies qui assombrissent l’humanité, et ensemencent la terre d’un 2 sentiment que jamais nous ne pourrons nous sortir de cette dureté du cœur humain trop de fois manifestée.


Dans une de ses conférences, le docteur Paul Tournier disait : « Cela saute aux yeux de tout le monde, sociologues, psychologues et politiciens, que la civilisation occidentale est un peu malade. Il y a dans notre monde moderne un contraste énorme entre le développement technique, qui a permis d’aller sur la lune et même un peu plus loin, et la pauvreté des
relations personnelles entre les hommes ».


« Aujourd’hui… ». Un jour n’est pas l’autre, et chaque jour, unique.


Tout ceci se réfléchit à la lumière de la Parole de Dieu. Laisserons-nous notre cœur s’incliner devant cette parole faite de vérité, de justice et d’amour ? Ce qui nous a été imposé par les circonstances, et les mesures de confinement, a conduit à des changements dans nos habitudes. Mais jusqu’à quel point ? Seul Dieu le sait ! Dieu, et nous aussi en partie.


Puisque, progressivement et sagement, nous allons de nouveau être mis en présence les uns des autres, qu’apporterons-nous ? Quelqu’un se trouve près de nous, quelqu’un qui comme nous a besoin d’entendre, de recevoir, quelqu’un avec qui partager, participer, entrer dans un nouveau service ou un service rempli d’un esprit nouveau. Tous nous avons besoin d’entendre, de recevoir, de partager à notre tour… Que la simplicité, la spontanéité, la bonne volonté, le désir de rejoindre l’autre, la modestie, donnent à l’annonce de l’évangile autour de nous son rayonnement, par l’Esprit du Seigneur.


« Aujourd’hui… n’endurcissez pas votre cœur ».


J’ai l’impression d’entendre dire : il manque quelque chose dans cette phrase de la Bible !
Vous n’avez pas cité le milieu de cette phrase, telle qu’elle est écrite. Oui, je termine avec cela : « Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas votre cœur ».


Le conditionnel ne sous-entend pas que nous pourrions vivre sans entendre la voix du Seigneur, au point de dire que Dieu ne nous a pas parlé, mais ce conditionnel nous indique qu’il nous appartient d’écouter. Or c’est dans le silence, à l’écart des bruits envahissants et assourdissants de ce monde, loin des rumeurs trompeuses, que nous pouvons entendre, écouter, la Parole de Dieu. Et si nous nous mettons à l’écoute, il nous appartient ensuite de ne pas laisser notre cœur s’endurcir, mais d’accueillir avec douceur cette parole qui peut sauver notre âme comme l’écrivit l’apôtre Jacques au chapitre 1, versets 21 à 25.


Ma prière est que le Seigneur nous conduise pour vivre au mieux nos rassemblements afin que d’autres personnes reçoivent ce qui vient du Seigneur, cette parole de l’Evangile, avec un cœur bien disposé. Que les cultes et autres temps de réunions soient des moments de
joie, de paix, de communion, de partage.


Bien fraternellement, Mireille et moi vous adressons nos pensées chargées d’affection pour chacun et chacune et nos souhaits d’une bonne semaine. François Quoniam