Partage n°127

« Ce gouvernement, alléguant la défaite de nos armées, s’est mis en rapport avec l’ennemi pour cesser le combat… Mais… L’espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non ! … Quoiqu’il arrive, la flamme de la résistance française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas ».

Ces mots du Général de Gaulle lors de son intervention du 18 juin 1940 à la radio de Londres, sont très évocateurs. La résignation d’un gouvernement face à un ennemi plus fort qui s’impose peut ressembler à une mesure de sagesse, en l’absence d’une volonté de continuer à se battre coûte que coûte, à n’importe quel prix ! Pourquoi s’acharner et prendre un plus grand risque pour les populations civiles face à un ennemi impitoyable. Mais les compromis, voire une soumission, peuvent-ils réellement changer un ennemi en ami ? Non, nous le savons. Un rapport de forces peut inspirer de la crainte, et des attitudes serviles, mais ne crée jamais l’amitié et le respect véritable. La responsabilité des personnes en situation de gouvernement est énorme, et certaines décisions peuvent nous apparaître, surtout de loin, comme prises bien facilement…  Enfin, l’esprit de résistance, le désir d’aller jusqu’au bout face à un adversaire plus fort demande une force de caractère, une détermination, un sens du prix à payer qui ne se rencontre pas toujours.

Le 18 juin 1940 est bien loin aujourd’hui. Nous aimerions sans doute sur d’autres fronts que ceux d’un conflit militaire, rencontrer une pareille détermination pour s’opposer à tout ce qui détruit l’être humain dans son âme, un appel qui encourage le rassemblement, l’unité, et la perspective d’une victoire morale et spirituelle sur tout ce qui fait des hommes des adversaires, des rivaux, des ennemis. Le défi n’est pas moindre…

En ces temps de vacances estivales, ce peut être un moment favorable pour nous plonger dans cette considération par le moyen de lectures, qui nous aideront dans ce sens.

C’est le moment de rappeler l’appel lancé aux hommes par le Christ : « Que votre cœur ne se trouble pas. Croyez en Dieu et croyez en moi ». Le combat qui se déroule est celui de l’absence de foi en celui qui s’est donné pour nous, qui est mort crucifié et que Dieu a ressuscité des morts. Il règne aujourd’hui à la droite de Dieu. La lecture de l’évangile écrit par Matthieu (chapitre 28 et verset 20) nous conduit à ces derniers mots de Jésus disant : « Et voici, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde »

Yves Duteil dans une de ses chansons, intitulée « le passeur de lumière » disait ces mots dans lesquels nous pourrions voir une ressemblance avec le Christ tant ces paroles lui correspondent : « ça m’a fait de tant de bien de savoir qu’il existe des hommes tels que lui, qui souffrent et qui résistent. Son regard bleu s’éclaire, de sage et de marin, posé sur l’univers. Il m’a montré le chemin, sa passion pour hier, mais à croire en demain ».

Le Général De Gaulle terminait son appel du 18 juin 1940 avec ces mots : « Demain, comme aujourd’hui, je parlerai à la radio de Londres ». La détermination de cet homme est comme un reflet de celle du Christ invitant aujourd’hui comme hier, et demain comme aujourd’hui, tout homme ou toute femme à s’approcher de lui, à écouter sa voix, à en découvrir les bienfaits,  et à envisager l’éternité avec espérance.

Bel été à chacun,

François Quoniam

Pasteur