Un jour de fête pour Alessja et ses enfants

Les larmes aux yeux, Alessja observe ses enfants occupés à déballer les paquets. Le visage illuminé, Cristi, le fils de 10 ans, présente une paire de gants en cuir: «Wow, qu’ils donnent chaud et j’aurai l’air cool en les portant! Et j’ai encore jamais vu de telles friandises!» Puis c’est au tour de Ionela, sa soeur de six ans, d’ouvrir son paquet, toute ébahie à la vue du matériel scolaire, des articles de parure colorés pour les cheveux, des jouets et des mangues séchées dont elle ignorait la saveur jusqu’ici. Tous dirigent à présent leur regard vers la petite Andrea, la cadette de la famille, qui en a profité pour ouvrir son paquet discrètement et pour grignoter avec délectation une plaque de chocolat qu’il contenait. 

«Vous ne savez pas quel cadeau vous nous avez offert aujourd‘hui! Grâce aux gens qui ont préparé ces paquets, mes enfants pourront réellement fêter Noël. Les fournitures scolaires, les articles d’hygiène et les friandises ont coûté beaucoup d’argent.» Alessja n’en croit pas ses yeux. «Dans mon paquet, il y a des pâtes, du riz, du sucre, du thé et même du café! Des vivres de cette qualité sont inabordables pour nous. Et voilà qu’on nous offre le tout d’un coup sans que nous ne devions débourser un sou!» 

Alessja n’a pas l’habitude de recevoir des cadeaux. Elle a grandi dans un home d‘enfants sans aucun contact avec sa famille d‘origine. «Mon passé ne m’afflige plus que rarement», explique-t-elle, «puisque j’ai maintenant ma propre famille avec des enfants et un mari qui m’aime, ne me frappe pas et ne s’enivre pas.» Igor l’avait rencontrée lorsqu’elle travaillait comme femme de ménage – son tout premier emploi – dans une école. Il a travaillé pendant deux ans comme ouvrier de la construction en Tchéquie. Mais depuis sa dernière visite dans sa famille il y a deux mois, il ne retrouve plus d’embauche même à l’étranger. Le revenu d’Alessja – 120 francs par mois – sert pour moitié à payer le loyer de leur petite maison délabrée, le reste étant utilisé pour faire vivre tant bien que mal sa petite famille. «Il nous manque l’argent pour le bois de chauffage. Cela nous oblige à faire quelque chose d‘illégal: durant nos promenades, nous ramassons des branches et rameaux secs. Pour ne pas être vus et risquer une amende, nous le faisons le matin tôt ou tard le soir. Ce soir, j’aurais souhaité boire un thé ou un café avec mon mari et goûter un peu de chocolat suisse. Je regrette qu’il ne soit pas là pour partager notre joie en ce jour de fête magnifique… Je suis tellement reconnaissante, que Dieu vous bénisse!» 

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