Dimanche 10 mai 2020

Chers frères et sœurs en Jésus-Christ,

Ce que je vous écris en ce dimanche 10 mai 2020 commence par une question : un éloignement prolongé, peut-il affecter en quoi que ce soit l’unité, la cohésion d’une communauté locale ? Ne dit-on pas loin des yeux, loin du cœur ? Mais les racines ne cèdent pas facilement. En l’absence de rencontres régulières, certaines pratiques habituelles font défaut, c’est vrai. Nous  aimons chanter des cantiques, écouter une prédication, vivre des temps de recueillement et de louange ; tous ces temps qui ponctuent un rassemblement chrétien sont importants. Que pouvons-nous faire pour pallier à ce qui manque ?  Nous pouvons nous retrouver un moment au téléphone ou par mail, prendre des nouvelles les uns des autres, prier, partager un encouragement tiré de la bible. Nous pouvons aussi écouter et chanter des cantiques chez nous, écouter des enseignements, suivre des cultes aménagés en ces temps de confinement, sur internet ou à la radio et à la télévision. Et la Cène ? Nous n’avons pas oublié la demande instante de Jésus à ses disciples, ce qu’il leur demande de perpétuer : le souvenir de son dernier repas, celui de la Pâque, essentiellement le partage du pain et de la coupe : « Faites ceci en mémoire de moi », ce que Paul rappela en ajoutant : « Jusqu’à ce que le Seigneur vienne, vous annoncez sa mort toutes les fois que vous mangez de ce pain et que vous buvez de cette coupe » Luc 22 : 19 et 1 Corinthiens 11 : 23 à 26.  

Pouvons-nous donner une place à la Cène durant ce temps où les rassemblements ne sont pas autorisés ?

C’est ce que j’aimerais vous proposer de vivre, prochainement, simplement, volontairement.

Avant de vous écrire concernant l’organisation d’un tel moment, je veux rappeler quelques mots sur le sens de la Cène.

Le pain et le vin sont les deux éléments par lesquels nous rappelons le sacrifice de Jésus : « Personne ne m’ôte la vie, je la donne de moi-même » Jean 10 : 18. S’il a donné sa vie, ce ne fut pas parce que Jésus ne voulait plus vivre, mais ce fut pour mettre le comble à son amour, à ce don. C’est ce que  nous pouvons lire et ce qu’il a illustré par une image facile à comprendre : « L’heure est venue où le Fils de l’homme doit être glorifié. En vérité, je vous le dis, si le grain de blé qui est tombé en terre ne meurt il reste seul ; mais s’il meurt il porte beaucoup de fruit » Jean 12 : 24. Cette Cène est aussi un geste d’unité : nous rappelons ensemble que nous sommes le fruit qui résulte du grain tombé en terre et qui est mort. Jésus est mort pour que nous vivions, et nous vivons en lui, par lui. Nous sommes ainsi les membres d’un même corps : « Nous avons tous été baptisés dans un seul Esprit, pour former un seul corps… et nous avons tous été abreuvés d’un seul Esprit. Ainsi le corps n’est pas un seul membre, mais il est formé de plusieurs membres » 1 Corinthiens 12 : 13 et 14.

Je vous invite à dire cette unité qui est en Jésus-Christ, par ce geste commémoratif et représentatif, qui se vit habituellement alors que nous sommes réunis dans un même lieu.  

Donnons-nous rendez-vous dimanche prochain 17 mai, à 11h00.

Après avoir préparé, dans chaque maison ou appartement, un morceau de pain, et un verre avec du vin ou du jus de raisin, et les avoir mis sur une table, à 11h00 précise nous vivrons cette Cène. Nous vivrons ce temps en communion avec l’ensemble des personnes qui composent cette communauté de l’église libre de La Chaux-de-Fonds, et bien au-delà.    

  •   Voici une prière qui pourra être lue dans chaque maison avant de prendre les éléments de la Cène :

« Seigneur, par ce pain et par ce vin nous annonçons que ton sacrifice est un don. Si ta vie a été sacrifiée, c’est pour nous, pour chacun de nous autant que pour tous. Si nous avons aujourd’hui l’assurance que nos péchés sont pardonnés, si nous avons l’espérance de la vie éternelle, c’est parce que tu t’es offert pour nous, que tu t’es chargé de notre péché, que tu as pris sur toi notre condamnation, que tu nous as rendus justes par la foi. C’est ainsi que nous sommes unis et que nous nous regardons désormais comme membres d’une même famille :

« Jésus désigna de la main ses disciples et dit : Voyez : ma mère et mes frères sont ici. Car celui qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux est mon frère, ma sœur ou ma mère » Matthieu 12 : 49 et 50.

Nous prenons ce pain et ce jus de la vigne en te disant merci d’avoir fait de nous tes frères et sœurs, et c’est en prière avec tous nos frères et sœurs en Jésus-Christ que nous mangeons et buvons ces éléments.

Après cette prière prenons le pain et buvons le jus de la vigne. (Nous pouvons ensuite reprendre le cours habituel de notre journée).

Prenons le temps en cette semaine de bien préparer ce moment en relisant dans le silence les quelques éléments de cette lettre et dimanche prochain, Dieu voulant, nous pourrons de cette façon dire ce qui nous rassemble et nous unit.  

En ce dimanche 10 mai, avec Mireille, nous vous souhaitons une belle journée dans la paix et l’espérance qui est en Jésus-Christ.                                      

Votre frère et ami, François Quoniam, pasteur.