Dimanche 26 avril 2020.

hers frères et sœurs, amis en Jésus-Christ. Pour commencer ce jour, je veux vous souhaiter un beau et bon dimanche pour vous et pour tous ceux et toutes celles qui vous sont proches. Je formule ce souhait dans la foi au Seigneur Jésus-Christ qui a fait cette promesse avant de quitter cette terre :

« Et voici, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » (Matthieu 28-20).

Si écrire n’est pas forcément facile, la tâche s’alourdit de la pensée qu’il faut bien écrire, c’est-à-dire écrire ce qui est bien, ce qu’il convient d’écrire. Et là, je réalise souvent la difficulté, qui peut-être comparée à celle que nous rencontrons lorsque nous marchons sur un sentier montagneux ou forestier pentu et peu fréquenté. Qu’est-ce que je peux arriver à vous dire pour vous rejoindre utilement, pour participer à ce que ce jour soit une belle et bonne journée par la place donnée à la foi ?

Ce qui nourrit les informations et les conversations depuis plusieurs semaines, c’est l’épidémie de coronavirus : ses effets, son impact sur l’économie, sur la vie des nations comme sur notre vie. Confinement, déconfinement, port du masque, comment nous débarrasser de ce virus ? Nous pouvons comprendre les tâtonnements, les hésitations, voire même certaines contradictions face à beaucoup d’inconnu, et nous pouvons prier pour les personnes détentrices d’une autorité face à ce défi. Entre ceux qui voient une amélioration de la situation, qui entrevoient une issue et ceux qui disent que nous ne sommes qu’au début d’une situation loin d’être maîtrisée, il nous est nécessaire de sortir, ne serait-ce qu’un moment, de ces préoccupations envahissantes, de certaines données qui laissent penser que le meilleur n’est pas devant ! Rappelons que dimanche est le jour du Seigneur, jour qui nous rappelle l’instauration par Dieu lui-même d’un jour de sabbat, jour de repos ; c’est le jour pour nous rappeler l’importance de l’espérance et sa source.

En effet, au-dessus de nous et au-delà de cette vie matérielle et présente, il y a le lieu de nos origines, là où tout a commencé : « Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre » (Genèse 1-1). Et si c’est là le début, l’origine, de notre histoire, c’est là aussi que se trouve la finalité de tout cela, une fin annoncée mais pas en forme d’explosion finale et catastrophique, sans lendemain, une plongée dans un néant absurde ou dans une destruction disant que Dieu ne peut sauver ce que nous, nous conduisons à la destruction. « Tout ce que Dieu a créé est bon et rien ne doit être rejeté »

(1 Timothée 4-4). Le miracle de l’origine est aussi le miracle de la fin ! Je veux ajouter que si Dieu est au commencement comme nous le lisons dans la Genèse, il est lui « Le commencement » et aussi « La fin » de toutes choses, ou autrement dit : « l’alpha et l’oméga » celui « qui est, qui était et qui vient » (Apocalypse chapitre 1 et verset 8).

Quel réconfort de penser que nous avons à nos côtés celui de qui, par qui et pour qui sont toutes choses (Romains 11-36). Si Jésus a déclaré qu’il serait avec nous jusqu’à la fin du monde, c’est bien pour dire qu’il y a une fin à ce monde, mais que cette fin n’est pas la fin de tout. De plus, ce n’est pas une fin en forme d’accident. S’il assure de sa présence jusqu’à la fin, et jusqu’à la fin du monde, c’est bien parce qu’il est là présent, même pour la fin, et que nous pouvons être assurés qu’il y a une suite, un « encore », qui sont attachés à un « maintenant » qui nous rappelle que sa « main tient » bien nos fragiles destinées humaines, et que la folie de nos comportements insensés, orgueilleux, arrogants, égoïstes, manipulateurs, tyranniques, ne dicteront pas leur loi sans fin, à une vie sans fin, annoncée, elle aussi. C’est là notre foi. Rappelons-nous, et que le Saint-Esprit grave bien profondément en nous,  que Dieu a le pouvoir de s’assujettir toutes choses, comme l’a écrit aussi l’apôtre Paul dans sa lettre aux Philippiens :

« Il transformera notre corps de misère pour le rendre conforme à son corps glorieux par le pouvoir qu’il a de tout soumettre (ou : s’assujettir) à son autorité… C’est pourquoi, tenez fermes dans le Seigneur » (Philippiens chapitre 3 et verset 21).

Ce matin, ces quelques phrases du psaume 124 ont pris du relief lorsque je les ai relues à la lueur de cette méditation que je vous partage :

« Si l’Eternel n’avait été avec nous, quand tout le monde se levait contre nous, ils nous auraient avalé tout vivants dans le feu de leur colère contre nous ; les eaux nous auraient submergés, un torrent aurait passé sur nous… Béni soit le Seigneur qui ne nous a pas livrés en pâture à leurs dents ! Notre âme a été sauvée comme un passereau du filet des oiseleurs : le filet s’est rompu, et nous sommes sains et saufs. Notre salut est dans le nom de l’Eternel, qui a fait le ciel et la terre ».

Qu’en sera-t-il demain de cette terre malmenée, livrée à toutes sortes de pollutions, en proie à tant d’épidémies, une terre qui parait d’autant plus petite que le nombre de ses habitants ne cesse de s’accroître, une terre sauvagement exploitée parfois, supportant et nourrissant des milliards d’individus, nous offrant inlassablement chaque année ses printemps, ses étés, ses automnes, ses hivers, nous donnant l’impression de lutter contre ceux qui la détruisent, en nous offrant le meilleur d’elle-même, car c’est ainsi que Dieu l’a créée… Elle n’est pas et ne sera pas abandonnée à une destruction sans lendemain. Celui qui fait toutes choses nouvelles a préparé dans sa sagesse infinie d’autres temps qui sont difficiles à imaginer et pourtant des temps promis, qui ont la forme d’une résurrection, d’une résurgence ; un événement inimaginable, aussi inimaginable que la création et la résurrection. Comme Pierre l’a écrit :

« La terre avec tout ce qu’elle contient cessera d’exister… Vous devez attendre le jour de Dieu en faisant tous vos efforts pour qu’il puisse venir bientôt… Dieu a promis un nouveau ciel et une nouvelle terre, où la justice habitera, et voilà ce que nous attendons » (deuxième lettre de Pierre chapitre 3, versets 10 à 13).

Oui, en attendant… Mireille et moi vous souhaitons à chacun et chacune, en ce jour, une bénédiction renouvelée et enrichie dans l’attente de celui qui fait toutes choses nouvelles, conscients de nos limites et de notre insuffisance, mais aussi de la grâce toute puissante de notre Dieu et Père Céleste.

Votre frère et ami dans la foi, François Quoniam, pasteur.