Toute personne qui est née de l’Esprit

« Le vent souffle où il veut et tu en entends le bruit, mais tu ne sais pas d’où il vient ni où il va. C’est aussi le cas de toute personne qui est née de l’Esprit »

Jean 3-8

Naître de l’Esprit et la parabole du bon samaritain.

Le secours dont bénéficia le voyageur agressé brutalement, est comme une image illustrant l’œuvre de l’Esprit qui nous fait naître à une vie nouvelle. Un point de départ fondé sur le secours, sur la compassion, la miséricorde qui oriente désormais la vie à partir d’un fondement nouveau. Ce fondement, c’est la grâce de Dieu manifesté en Jésus-Christ.

Toute personne qui est née de l’Esprit commence à vivre en donnant de la place à Dieu quant à son passé et quant à son avenir. De ce fait, la vie n’est plus la même : notre passé ne nous condamne plus et notre avenir n’est plus source d’angoisse ou d’indifférence car il repose sur l’espérance qui est en Jésus-Christ. L’œuvre intérieure du salut repose sur l’action sanctifiante accomplie par le Saint-Esprit.

Jésus a pleinement associé la personne du Saint-Esprit à son œuvre.

En demandant à ses disciples de faire de toutes les nations des disciples et de les baptiser, il leur dit de les baptiser :

« Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit » Matthieu 28-19.

Le Saint-Esprit n’a pas pris apparence ou corps d’homme comme ce fut le cas pour Jésus.

Cette invisibilité n’est cependant pas un handicap pour accomplir son œuvre.

Cela nous parle de sa discrétion et n’est en aucun cas synonyme de distance, d’éloignement. Jésus le désigne comme le Consolateur, celui dont la présence rassure, apaise, nourrit la confiance et participe à l’épanouissement ou au développement de tout ce qui rend témoignage à l’amour de Dieu.

Nous sommes devenus chrétiens pour quelqu’un, plus que pour quelque chose.

Jésus, qui nous a précédés dans ce champ qu’est le monde, a montré par sa vie qu’il était venu chercher et sauver ce qui était perdu.

« L’Esprit du Seigneur est sur moi, car il m’a conféré l’onction pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres, pour guérir ceux qui ont le cœur brisé… »

Jésus n’est pas venu pour fonder une religion parmi d’autres, ni pour faire de ses disciples des spécialistes d’une liturgie chrétienne, ni des businessman de la religion, des organisateurs hors pairs de conférences, séminaires et autres rassemblements, mais bien pour que nous découvrions à sa suite ce chemin de bienfaits, de miséricorde, de compassion.

L’Eglise n’est pas une entreprise commerciale. Nous n’avons rien à vendre, ni rien à imposer, mais tant à offrir, tout à offrir.

François d’Assise dit un jour à plusieurs de ses amis :

« Allons au village et prêchons en chemin. En allant, ils rencontrèrent un humble piéton lourdement chargé. François n’était pas pressé et il écouta attentivement cet homme parler de son malheur… En arrivant au village, François parla avec les commerçants, il passa du temps avec les paysans qui vendaient leurs fruits et légumes, et il joua avec les enfants dans les rues. La journée passa bien vite, et sur le chemin du retour ils rencontrèrent un fermier avec sa charrette de foin. François prit du temps avec lui. Ils arrivèrent au monastère d’où ils étaient partis tôt le matin et un de ses compagnons, déçu de la journée, dit à François : Frère François, vous avez dit que vous alliez prêcher, mais vous n’avez donné aucun sermon ! Et François lui répondit : Mais, nous avons prêché tout le chemin… »

« L’Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu’il m’a oint pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres… » Luc 4-18.

Jésus a été puissamment soutenu, il a été oint du Saint-Esprit pour cette mission si importante et si belle en même temps que si difficile ; celle qui consiste à annoncer une bonne nouvelle aux pauvres.

« Pauvres » Mot grec « Ptochos » comme dans les béatitudes où il est question des pauvres en esprit. Ce mot désigne celui ou celle qui se blottit ou se cache, et est en lien avec le mot humble. Ces pauvres sont ceux qui n’ont pas de biens en propre, pas d’autre bien que leur vie et qui sont réduits à la mendicité pour vivre.

Dans Lévitique 25, il est parlé de l’année sabbatique. La 7èmeannée après l’entrée en Canaan. Année sabbatique qui se renouvèlera tous les 7 ans et qui sera couronnée par le Jubilé après 7x7ans. L’année sabbatique se caractérise par le fait que les produits de la terre sont laissés à disposition de tous, serviteurs, esclaves, étrangers… Chacun pourra manger librement où que ce soit.

« Je vous dis la vérité, il vous est avantageux que je m’en aille, car si je ne m’en vais pas, le Consolateur ne viendra pas vers vous, mais si je m’en vais, je vous l’enverrai » Jean 16-7.

Jésus parle du Consolateur comme de quelqu’un de précieux, de désirable par sa discrétion, son désir profond que Jésus soit glorifié :

« Il vous rappellera tout ce que je vous ai dit » Jean 14-26.

« Il rendra témoignage de moi » Jean 15-26.

« Il ne parlera pas de lui-même » Jean 16-13.

Toutes ces paroles de Jésus nous disent qui est vraiment le Saint-Esprit, source de paix, source rassurante de vérité, de confiance. Il est celui qui fortifie l’âme éprouvée et consolide la foi placée en Jésus.

« Etienne, rempli du Saint-Esprit, et fixant les regards vers le ciel, vit la gloire de Dieu et Jésus debout à la droite de Dieu… Ils le traînèrent hors de la ville, et le lapidèrent… Ils lapidaient Etienne qui priait et disait : Seigneur Jésus, reçois mon esprit ! Et s’étant mis à genoux, il s’écria d’une voix forte : Seigneur ne leur impute pas ce péché ! Et après ces paroles, il s’endormit » Actes 7-55 à 60.

Paul a décrit ce que peut être le fruit de l’Esprit dans la vie des hommes :

« Le fruit de l’Esprit, c’est l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la foi (ou : fidélité), la douceur, la maîtrise de soi ». Galates 5-22.

Paul évoque certainement ce qu’il a pu constater dans la vie des chrétiens de sa génération comme dans la sienne. Tous ces mots ne sont pas limitatifs mais ils nous disent ce que nous savons être important pour notre quotidien, ces différents domaines de la vie qui peuvent être touchés, bénis, par la présence et l’œuvre du Saint-Esprit. Nous pourrions peut-être rajouter encore d’autres qualités au bénéfice de la communion spirituelle. Ce n’est pas la quantité de ces domaines touchés qui importe mais de nous rappeler l’étendue des bienfaits de la présence de l’Esprit Saint.

« Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l’amour de Dieu et la communion (ou : communication) du Saint-Esprit, soient avec vous tous ! »

2 Corinthiens 13-13.

 

 Prédication de François Quoniam, pasteur de l’Eglise Evangélique Libre